LES VêPRES éPhèsiennes

Seconde année de la 173^ème OLYMPIADE

1          Comment vont les affaires dans l’œkoumène ?

Les sujets d’Orodès peuvent louer leur souverain. Le commerce entre les différentes parties de l’empire est bien organisé. Le grain est stocké et revendu aux populations souffrant de disette, de même que les produits plus élaborés pour les plus riches et les proches du roi. Le peu qui reste est exporté sans trop de difficultés et du savoureux vin de Cos permet toutes sortes de libations pour célébrer cette prospérité.

 

La situation est moins glorieuse dans l’immense royaume du Pont. Certes, des sommes colossales s’échangent entre le Bosphore ou la côte grecque d’Asie mineure, l’Attique et le Pont lui-même mais certains besoins ne sont pas satisfaits. Ainsi les cités crétoises de Hiérapytna et de Phaestos ont été très surprises et déçues de ne pouvoir vendre leurs amphores à leur allié pontique. Le roi est vraisemblablement concentré sur ses soucis politiques.

 

Ambiance très différente à Tigranocerte, Tigrane, coiffé selon son public du diadème ou de la haute tiare, reçoit l’hommage sincère des grands et des humbles du royaume. Il faut dire que toute la modeste production forestière arménienne a été bien vendue à Rome et que l’encens ne manque pas pour célébrer les cultes. On maudira à l’occasion le perfide Bithynien qui préfère la production médiocre de l’Egypte à la qualité réputée des articles de Goryène et d’Adiabène, et aussi le Séleucide qui taxe de manière éhontée les marchandises arméniennes qui transitent par Antioche. Cela se paiera un jour.

 

Nicomède de Bithynie n’aurait que faire de ces récriminations s’il les avait entendues. Ses marchands sont expérimentés et achètent au meilleur prix voilà tout. L’activité sur les quais de Byzance est d’ailleurs intense. Dans le royaume de Nicomède, personne n’a faim et ceux qui en ont des moyens goûtent sans contrainte aux bienfaits de l’existence. Le roi a par exemple aménagé dans son palais de Prousa de l’Olympe, une baignoire dorée remplie de miel carien où il reçoit ses courtisanes butineuses.

 

En Egypte, la situation est moins bonne sur le plan commercial. Ptolémée se réinstalle tout juste dans son palais alexandrin et n’a pas encore eu le temps d’écouter son diocète ni les propriétaires fonciers de son royaume personnel. Le port d’Alexandrie est donc actif mais pas autant qu’il devrait l’être. Le blé aurait pourtant pu trouver preneur en Grèce et à Rome. Quant aux aliments grecs qui réclament les Alexandrins, ils sont prêts à être embarqués à Rhodes ou à Maronée mais ils attendent toujours sur les quais d’hypothétiques navires lagides. Il semble que ces bateaux aient été prioritairement affectés au transport des troncs, poix et goudron qui sont appelés à être transformés en une puissante flotte ptolémaïque à un endroit tenu secret.

 

Autant les Grecs détestent les Publicains romains qui leur prennent leurs économies, autant ils ne peuvent – pour une fois - que se féliciter de l’action des negociatores italiens et de la liberté commerciale favorisée par l’aristocratique Sylla. Ce dernier gagne ainsi de nombreuses sympathies dans le monde grec en faisant le bonheur des citoyens, du moins là où il ne porte pas la guerre.

 

Marius aurait vraisemblablement pu faire de même mais les besoins de l’Italie ravagée par la guerre sociale et ceux de la Grèce sont si importants qu’il n’a pas réussi à les combler. Il faut dire que ses soucis de santé ont été exploités par ses adversaires en Province et que sa convalescence a été occupée à mener des procès et à exiler quelques factieux. Maintenant que ceux-là sont légalement privés de l’eau et du feu, c’est-à-dire que toute personne les rencontrant a l’obligation de les occire ou du moins a l’interdiction – sous peine de mort – de leur venir en aide, Marius a les mains libres pour enrichir ses amis. Une partie d’entre eux d’ailleurs, ses amis grecs et italiques de Délos, ont déjà fait d’excellentes affaires cette année.

 

Détail des échanges

Nature des marchandises	Qté	Vendeur	Acheteur	Cheminement et autres précisions
Céréales et poissons salés	1	Ptolémée IX	Antiochos IX	Alexandre – Antioche
Céréales et poissons salés	4>2	Ptolémée IX	Marius	Ptolémée laisse pourrir le reste Al-De-T
Céréales et poissons salés	1	Nicomède IV	Sylla	Byzance- Thessalonique
Céréales et poissons salés	1	Orodès Ier	Arétas	Séleucie - Antioche sur l’Oronte - Pétra
Vin et huile d’olive	3>0	Nicomède IV	Ptolémée IX	Grecs d’Egypte et Egyptiens se veulent
Vin et huile d’olive	1>0	Rhodes	Ptolémée IX	…totalement sobres.
Vin et huile d’olive	1	Sylla	Orodès Ier	Thessalonique–Délos-Antioche-Séleucie
Artisanat	2	Mithridate VI	Marius	Sinope – Byzance – Délos - Tarente
Artisanat	1	Mithridate VI	Sylla	Sinope – Byzance - Thessalonique
Artisanat	1>0	Tigrane II	Nicomède IV	Nicomède préfère acheter égyptien
Artisanat	3>2	Ptolémée IX	Nicomède IV	L’expédition est incomplète. Al-De-By
Artisanat	1	Antiochos XII	Nicomède IV	Antioche – Ephèse - Byzance
Bois	1	Nicomède IV	Ptolémée IX	Byzance – Délos - Alexandrie
Bois	1	Antiochos XII	Ptolémée IX	Antioche sur l’Oronte – Alexandrie
Bois	1	Sylla	Rhodes	Thessalonique - Rhodes
Bois	1	Tigrane	Marius	Antioche – Délos – Tarente
Bois	1	Sylla	Mithridate VI	Thessalonique – Byzance - Sinope
Mercenaires
Encens, Myrrhe et épices	1	Orodès Ier	Sylla	Séleucie-Antioche–Ephèse–Thessalon.
Encens, Myrrhe et épices	2	Ptolémée IX	Antiochos XII	Antioche - Alexandrie
Encens, Myrrhe et épices	3>2	Arétas III	Marius	Arétas manque de mulets pour 3 encens
Encens, Myrrhe et épices	2	Arétas III	Nicomède IV	Pétra – Bérytos – Délos - Byzance
Encens, Myrrhe et épices	1	Arétas III	Tigrane II	Pétra - Antioche

 

Droits & taxation du roi sur le commerce des comptoirs (en nombre d’unités négociées):

Comptoir	T	Comptoir	T	Comptoir	T	Comptoir	T
Tarente (marianiste)	7	Sinope (pontique)	4	Sardes (pontique)	0	Pétra (nabatéen)	6
Thessalonique (sullanien)	6	Ephèse (pontique)	2	Antioche (séleucide)	10	Séleucie (parthe)	3
Délos (marianiste)	13	Panticapée (pontique)	0	Bérytos (séleucide)	2	Hécatompylos (Gotar.)	0
Rhodes (Rhodien)	1	Byzance (bithynien)	12	Alexandrie (lagide)	11	Gérrha (nabatéen)	0

2          La campagne militaire

2.1        Le consul arrive

Puisque l’opposition sénatoriale avait été matée à Rome et en Italie et que ses soucis de santé étaient écartés, Marius avait décidé de prendre lui-même le commandement de la grande expédition en Orient. Il rejoignit la flotte sur un navire rapide six jours avant que ses légions, bientôt renforcées des alliés grecs, n’atteignissent le golfe saronique et débarquassent au Pirée.

La venue du vainqueur des Cimbres et des Teutons créa une peur panique du côté du nouveau gouvernement démocratique athénien, allié de Mithridate. A sa tête, le péripatéticien Athéniôn qui était allé en ambassade chez Mithridate et son collègue épicurien Aristiôn peinèrent à organiser la défense des Longs Murs. Ils comptaient heureusement sur la massive armée pontique du général grec Archélaos pour défaire Caius Marius.

 

Après un premier affrontement où Marius eut le dessus, c’est à Orchomène que les deux armées se rencontrèrent. Marius n’attendît pas pour sortir son armée et empêcher le déploiement de son adversaire. Archélaos se résolut donc à faire donner ses chars à faux afin de semer la mort dans les premiers rangs de légionnaires. Les faux des chars n’avaient pas assez d’élan et se bloquèrent contre les pieux amenés et plantés en toute hâte par les hastati de première ligne. Les cochers furent tués rapidement et les chars relancés d’où ils venaient.

Le combat s’engagea ensuite entre les adversaires. La masse pontique faillit faire flancher l’aile gauche marianiste mais Marius engagea des renforts à temps pour consolider son front. Pendant ce temps, les alliés grecs de Rome, originaires d’Arcadie combattaient leurs frères thébains et athéniens au centre sans succès de part et d’autre. Archélaos, voyant Marius occupé sur l’aile gauche romaine, envoya sa cavalerie contre l’aile droite sans chef. Mal entraînée, cette cavalerie fut peu efficace. Soudain, une panique partit de l’aile droite pontique et gagna rapidement le centre. Ce fut la fin. Les soldats pontiques lâchèrent leurs armes pour courir plus vite et les légionnaires s’en donnèrent à cœur joie pour trancher dans la masse. Bien peu de barbares purent se réfugier en Eubée.

 

Démotivés et affamés, les défenseurs du Pirée et d’Athènes choisirent de se rendre ou, ce fut le cas d’Athéniôn ou d’Aristiôn, de se suicider. Au milieu de la nuit, les légionnaires se répandirent dans Athènes et semèrent la mort jusqu’au Céramique. Marius ne tenait pas à rester su place mais il prit le temps de mettre main basse sur la bibliothèque d’Aristote afin – disait-il – d’éditer les ouvrages à Rome.

 

Le désastre d’Orchomène claqua dans tout le royaume du Pont. Les Grecs comprirent que les morts des Vêpres éphèsiennes seraient vengés. En Etolie, les cités prirent de la distance avec Mithridate et se préparèrent à une défense désespérée contre les légions qui arrivaient, ivres de sang. Marius tiendra-t-il compte de ce revirement politique? En Ionie, les partisans de Mithridate furent molestés et le roi du Pont dut rappeler avec fermeté ses succès passés contre Rome. Pour ce faire, il alla chercher l’ancien consul de Rome, Manius Aquillius, qu’il avait vaincu et capturé à Mytilène l’année précédente. Il le vêtit avec tous les ornements de son pouvoir et l’enchaîna sur un âne avec un écriteau « Je suis Manius Aquillius, magistrat du peuple romain». Puis l’ayant promené devant la foule jusqu’au lieu du supplice, Mithridate organisa un grand spectacle au cours duquel de l’or fondu fut coulé dans la gorge du Patricien. L’Ionie et les autres provinces grecques d’Asie se calmèrent un peu mais la Paphlagonie retrouva son indépendance en plaçant à sa tête ses anciens princes, chassés du pouvoir par Mithridate.

2.2        Déluge sur Délos

Voilà quatre-vingt ans que Délos était un port franc prospère où se croisaient les marchands de l’oekoumène, en particulier ceux d’Athènes, de Rome et du monde oriental. C’étaient bien sûr les Romains qui étaient à l’origine du succès commercial de ce rocher, soucieux qu’ils étaient d’y installer leurs propres entreprises et d’enlever à Rhodes, alliée trop tiède dans la lutte contre l’antigonide Persée, la source de sa richesse. L’attachement du comptoir au pouvoir honnis de Rome, c’est-à-dire à Marius, fut une aubaine pour les ennemis des Déliens. Dès les beaux jours, la flotte pontique attaqua l’île et rassembla sans ménagement les Italiens et les anciens notables du gouvernement athénien en exil. Les uns furent égorgés avec leurs familles, les autres furent vendus sur place comme esclaves, le grand marché n’étant vraiment pas loin. Les banques furent obligées de prêter beaucoup aux équipages de Mithridate, sans intérêt et sans limitation de durée. Puis les navires quittèrent l’île parce que la flotte de secours, commandée par Fimbria arrivait. Caius Flavius Fimbria fut vainqueur. Les Grecs et les marchands étrangers non italiens, follement heureux de s’en tirer à si bon compte, honorèrent leurs nombreux dieux. Il y eut par exemple des fêtes innombrables dont des célébrations dionysiaques fiévreuses où les bacchantes se lacérèrent avec ardeur et dévorèrent voracement des chairs crues.

 

Le dieu tutélaire de l’île, Apollon fut en revanche plutôt négligé. Certains pensent que le Dieu oblique, rancunier, alla lui-même glisser à l’oreille des Rhodiens que l’heure de la vengeance avait sonné. Ce n’est en revanche pas Apollon qui paya très grassement les navires grecques de la flotte de Fimbria pour les prier d’aller voir ailleurs, c’est Rhodes.

 

La flotte rhodienne arrivait en effet. Le chef de l’oligarchie, celui qu’on surnommait l’arbre de Rhodes, Rhododendron, parce qu’il se tenait droit comme un mât sur son navire amiral et ceci en toutes circonstances, venait de donner l’ordre de piller la Laconie et il comptait bien faire de même avec Délos. Comme la désertion avait diminué d’un gros tiers la flotte marianiste, Fimbria fut vaincu facilement et dû se replier en Mer ionienne, loin de la zone d’activité de Rhodes.

 

Peu de temps après, la flotte rhodienne s’infiltrait dans le port de Délos sans défense. Les marins s’introduisirent en bon ordre dans les maisons des riches Grecs et Métèques. Et là, sous le prétexte du soutien à la faction sullanienne, les somptueux logis à colonnade intérieure et à mosaïques fines furent le lieu de crimes inqualifiables. Les Syriens se mirent sans succès sous la protection de la déesse Atargatis. Les Grecs d’Egypte prièrent vainement la statue de Sarapis, ceux d’Hyrcanie supplièrent Mithra. Tous périrent. D’ailleurs les prêtres n’étaient pas épargnés. Les cadavres des Galles, eunuques au service de la déesse Cybèle côtoyèrent les corps sans vie des prêtresses à lourde toge noire de l’Isis aux mille noms. Les esclaves participaient activement au meurtre de leurs maîtres, chose que les Rhodiens ne purent tolérer et qui les obligèrent à éliminer à leur tour ces révoltés.

 

Ces évènements terribles ternirent un peu la belle victoire de Marius, d’autant plus que les cités de Chalcidique s’en remettaient sans résistance à son rival Sylla et à ses vétérans.

2.3        Le Levant, ravagé par la guerre, comme d’habitude

Loin de là, dans le Levant, d’autres acteurs nous avaient joué le nouvel acte d’une longue tragédie. Antiochos XII, roi séleucide de Syrie, ne donnait du bout des lèvres que le titre d’ethnarque à Alexandre Jannée. Le chef hasmonéen ne serait guère qu’un prêtre porte-parole des disciples de son dieu et la Judée un endroit rustique sans gymnase ni agora. Sur les conseils avisés du puissant Ptolémée, les Agémas séleucides firent donc route vers le sud pour rappeler cette vérité à ces tristes sujets de Palestine. De son côté, le roi Alexandre Jannée avait rassemblé ses soldats. Si l’on considère que grâce à ses conquêtes récentes, Alexandre régnait maintenant sur une population majoritairement non juive, c’est bien le titre de roi et non de grand prêtre qui lui allait le mieux. Donc, ayant eu vent des revendications séleucides, le roi décida, pour protéger sa frontière nord, d’envahir la Phénicie, une opération « Paix en Galilée ». En Phénicie, certaines cités avaient déjà arraché de larges pans d’autonomie au Séleucide et hésitaient entre la possibilité d’appuyer ce dernier en échange de nouvelles concessions ou celle de se détacher une fois pour toute du royaume en aidant discrètement l’Hasmonéen.

 

Elles n’eurent guère le temps de choisir, car le dénouement fut bref. Alexandre Jannée, bon diplomate, chef religieux acceptable mais médiocre stratège avait accepté que ses soldats organisent tranquillement la fête des cabanes pour gonfler leur moral avant le combat. Antiochos XII en profita pour foncer sur l’armée adverse en pleine réjouissance et la renvoya mal en point au delà de Ptolémaïs Akko. Antiochos XII voulut profiter de son avantage en Palestine même quand il apprit que Tigrane venait d’envahir la Syrie. Les Antiochiens, en effet, ne supportaient plus leurs souverains séleucides dégénérés. Ils avaient appelé Tigrane, l’homme le plus digne à leurs yeux de porter le diadème. Les troupes séleucides firent une marche forcée pour affronter l’armée arménienne.

 

La bataille eut lieu à Bubukephalos, un site mal identifié qui portât ensuite le nom plus envié de Nikaia. Ce fut Antiochos XII qui eut le loisir de renommer l’endroit, sa phalange ayant eu raison de l’infanterie royale arménienne et même de la cavalerie cuirassée. Tigrane, souverain qui avait peut être de multiples défauts mais pas l’impatience, retourna sagement en Commagène pour attendre son heure.

 

Tout cela, rappelons-le, avait commencé par une initiative séleucide, chuchotée à l’oreille d’Antiochos XII par Ptolémée. Pourquoi Ptolémée voulait donc qu’Antiochos s’occupât d’Alexandre Jannée ? Pour être tranquille à l’est de l’Egypte pardi pendant qu’il se dirigeait vers la Cyrénaïque. Cette belle province, conquise avec passion par l’aïeul Soter, était indépendante depuis huit ans. A l’époque, régnait à Cyrène Ptolémée Apion, demi-frère de notre pois chiche favori. Ce bâtard, né de Ptolémée Physcon et de sa maîtresse cyrénéenne Irène, avait eu l’idée saugrenue de mourir (cela du moins convenait à Lathyros) mais surtout de léguer son royaume au peuple romain. Personne, ni Rome ni les 2 autres Ptolémées de l’époque n’avaient depuis eu le temps de s’occuper de cette affaire. Or, selon Ptolémée IX, la province dépérissait sans l’encadrement lagide, sans protection contre l’agressivité des nomades ou des pirates, même si on ne voyait guère ce que Ptolémée pouvait faire contre les pirates puisqu’il n’avait pas encore de flotte. D’ailleurs, ce fut route littorale que son armée prit dès les beaux jours, arrivant assoiffée à chaque étape, Paraitonion, Antipyrgos, Darnis. Les Hétaires épuisés dansèrent de joie quand l’un d’entre eux put enfin cueillir une tige de Silphium, la plante culinaire typique de la Cyrénaïque… Hélas, si Darnis avait ouvert ses portes. Il n’en était pas de même pour Cyrène, Ptolémais, Bérénikè ou encore Arsinoé qui d’ailleurs avait délaissé son nom dynastique pour reprendre celui de Taucheira.

2.4        Lucullus contre les Pirates

Puisque les troupes romaines en Asie laissaient Mithridate tranquille, au moins, pouvaient-elles se rendre utile contre les nids de pirates sur la côte pamphylienne. Le légat de Sylla, Lucullus fut chargé d’un commandement spécial pour longer le pays et nettoyer chaque repaire méticuleusement. La chose était aisée car les pirates étaient des marins et leurs capacités à vaincre une armée sur le champ de bataille tout à fait limitées. D’ailleurs les pirates s’avérèrent finalement de pauvres bougres qui comprenaient bien où se trouvaient leur intérêt immédiat entre d’une part un pilum en plein cœur et d’autre part l’abandon de leur métier et le retour à la disette.

2.5        Les ennemis de mes ennemis sont mes ennemis

Les terres de Sarmatie d’habitude si tranquilles avaient pris un petit air d’agora ces derniers mois. Une première puissante armée avait quitté les plaines irriguées de Chorasmie pour les plateaux arides du nord. Cette initiative d’Orodès était le fruit de sa diplomatie qui avait réussi à calmer les ardeurs guerrières de ses rivaux Sinatruce et Gotarzès. L’objectif était de soumettre des tribus saces agitées et nuisibles au commerce septentrional. Le chef de l’expédition était le vieux diplomate Orobaze dont les talents pédagogiques appuyés auraient vite fait de convaincre les patriarches saces. Par une curieuse convergence politique, à l’ouest, le prince du Pont Macharès voulut réitérer les prouesses de Diophantos, stratège de son père, en se portant au secours des Grecs de Phanagoria menacés par les Sarmates Roxolans. Quittant la Colchide avec des milliers de médimnes de blé pour assurer une longue campagne, le prince ne devait faire qu’une bouchée des Sarmates. Tant qu’il s’agissait de part et d’autre d’une opération de police d’envergure, les Parthes et les Pontiques, alliés prudents en Sarmatie, s’ignorèrent. Hélas, au bout de quelques mois, à force de poursuivre les récalcitrants toujours plus loin et d’exiger un tribut de barbares ou de marchands rétifs car déjà ponctionnés par l’encombrante troupe voisine, les frictions se transformèrent en conflit ouvert entre Orodès et Mithridate sur la question de la Sarmatie.

 

Le jeune prince pensait que la technique de la phalange macédonienne était la seule qui permettrait d’acquérir un jour le rang d’Alexandre. Macharès avait donc conduit sa phalange en pleine steppe sous le soleil. L’argent donné par Orobaze aux guides des troupes pontiques avait du reste amené ces dernières dans un lieu aride et sans source. Ils étaient fin prêts à se faire massacrer sous le regard d’Ahura Mazda. Cela n’arriva pas... …du moins pas totalement. Après tout, les royaumes parthes et pontiques étaient alliés. Orobaze accepta donc de laisser leurs armes aux survivants de l’armée ennemie et de les laisser repartir sagement en Colchide. Macharès, qui avait pourtant donné sa parole, contre-attaqua quand même (ses ordres venaient de son père, « continuez malgré la défaite, même ordre qu’à Archélaos au final) et fut vaincu encore une fois. La Sarmatie tombait sous le joug parthe, coupant l’empire pontique en deux.

 

2.6        Tremblement de terre en Asie mineure

Nicomède IV, ravi de voir des troupes romaines affluer de partout pour venger les victimes de vêpres éphèsiennes et comblés par l’évolution de la situation en Sarmatie, reprit l’offensive contre le Royaume du Pont.

 

Il se retrouva en Galatie en face de l’armée royale commandée par Mithridate VI lui même. Est-ce la démotivation qui régnait dans l’armée après les défaites en Grèce et dans l’Euxin, toujours est-il que les troupes pontiques fuirent lamentablement après le premier engagement. Mithridate VI , entouré d’ennemis, voulut s’empoisonner pour ne pas tomber vivant aux mains de son vieil adversaire bithynien. Sa résistance longuement préparée au poison empêchait un tel plan, c’est donc à un de ses mercenaires galates qu’il demanda de lui trancher la carotide.

 

Mithridate Eupator mort, le futur de la dynastie mithridatide semblait compromis, du moins le navarque vaincu de la flotte pontique, d’Eumachos de Korakésion, en était convaincu. Ce Cilicien reprit donc pour son propre compte ses activités de piraterie en mer rhodienne. Une concurrence désagréable pour les Ciliciens de Zénon Cotylas.

 

En Colchide, Macharès prenait le pouvoir au détriment de quelques parents rapidement décédés. Un nouveau règne commençait.

3          Les instructions royales aux officiers

3.1        Orodès, roi des Parthes

Traité d’amitié avec les rois Arétas III, Nicomède IV, Mithridate VI et le proconsul Sylla

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Armée de Babylonie du roi Orodès	Printemps	D1	ok
	Eté	D1	ok
	Automne	D1	ok
Troupes de Chorasmie sous les ordres du vieux satrape Orobaze avec la fameuse cavalerie parthe	Printemps	M Sarmatie (DN)	Sarmatie ravagée- Victoire sur l’armée corrompue (350/0) de Macharès
	Eté	P	Victoire sur Macharès mais échec de la pacification
	Automne	P (2ème)	Samartie pacifiée

3.2        Mithridate VI Eupator, roi du Pont

Traité d’amitié avec le prince Gotarzès, les pirates crétois et ciliciens, le roi Orodès, la république de Rhodes et L. Cornelius Sylla.

Mithridate VI n’a pas donné audience aux envoyés de son royal beau-frère arménien.

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Armée du stratège Archélaos en campagne en Attique	Printemps	Défense contre Marius	Défaite d’Archélaos et retraite en Etolie
	Eté	M Attique	Désastre militaire ! Révoltes en Etolie et en Paphlagonie
	Automne	-	-
Armée commandée par le roi Mithridate en Ionie avec de nombreux alliés galates	Printemps	M Lydie	Ok
	Eté	M Galatie	ok
	Automne	Défense	Désastre militaire et mort de Mithridate VI. Révolte d’Eumachos de Korakésion
Armée de Colchide ayant le prince Macharès à sa tête	Printemps	M Sarmatie	Sarmatie ravagée – Corruption de l’armée pontique (350/0). Défaite face aux Parthes et retraite en Colchide
	Eté	M Sarmatie	Seconde défaite et retraite
	Automne	D0	Ok
Flotte d’Eumachos de Korakésion qui sillonne la mer Egée	Printemps	R Délos	Délos ravagée -
	Eté	M Cyclades	Défaite de la flotte et repli en mer rhodienne
	Automne	D0	ok

3.3        Tigrane, roi d’Arménie

Traité d’amitié avec le grande prêtre Alexandre Jannée, le prince Sinatruce.

Les ambassadeurs de Tigrane, des Arméniens de haute naissance, ont été éconduits par le beau-frère pontique de leur roi.

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Forces du roi Tigrane en Commagène avec ses cataphractaires	Printemps	D2	Ok
	Eté	M Syrie	Défaite contre Antiochos XII et retraite en Commagène
	Automne	D0	Ok
Armée assyrienne sous les ordres du Satrape Artaxès	Printemps	D1	Ok
	Eté	M Arménie	Ok
	Automne	D1	Ok

3.4        Ptolémée IX Philométor Soter II Lathyros, roi lagide

Traité d’amitié avec les roi Antiochos XII et Nicomède IV.

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Armée du Delta du Nil commandée par son roi Ptolémée IX	Printemps	M Désert de Lybie	ok
	Eté	M Désert de Lybie	ok
	Automne	M Cyrénaïque	Cyrénaïque ravagée

3.5        Caius Marius, consul de Rome et chef du parti populaire

Le Sénat n’a signé aucun traité d’amitié. Mais quand on est ami, à quoi bon signer un parchemin pour le prouver ?

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Flotte en mer ionienne commandée par le légat Caius Flavius Fimbria	Printemps	A Armée de Marius	ok
	Eté	M Cyclades	Victoire sur la flotte pontique mais défaite face à la flotte rhodienne corruptrice (corruption 710/0). Retraite en mer ionienne
	Automne	D0	ok
Les légions et les alliés péloponnésiens du consul Caius Marius sont à bord	Printemps	A Attique	Victoire sur l’armée pontique. Attique ravagée
	Eté	P	Victoire totale sur Archélaos. Pacification de l’Attique
	Automne	M Etolie	Etolie ravagée

3.6        Lucius Cornelius Sylla, proconsul et chef du parti aristocrate

Traité d’amitié avec la république rhodienne, le roi parthe Orodès Ier, le roi de Bithynie Nicomède IV et le roi du Pont Mithridate VI 

Sylla a totalement ignoré l’émissaire des pirates, alliés totalement indignes de Rome.

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Légions de vétérans du glorieux Sylla en Thessalie	Printemps	M Macédoine	ok
	Eté	M Chalcidique	Chalcidique ravagée
	Automne	P	Chalcidique pacifiée
Troupes romaines en Lycie commandées par le questeur Lucius Licinius Lucullus avec des contingents thessaliens	Printemps	M Pamphylie	Pamphylie ravagée
	Eté	P	Echec de la pacification
	Automne	P (2ème)	Echec de la pacification

3.7        Nicomède IV Epiphane, roi de Bithynie

Traité d’amitié avec Sylla et les rois Orodès Ier et Ptolémée IX

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Armée de Bithynie commandée par le roi Nicomède dans le détroit du Bosphore avec nombre d’alliés thraces	Printemps	M Bithynie	ok
	Eté	D1	ok
	Automne	M Galatie	Victoire totale sur Mithridate VI. Galatie ravagée
Flotte de Byzance et Cyzique commandée par Diodoros Pasparos de Pergame en Pont Euxin Occidental	Printemps	M Mer de Thrace	ok
	Eté	M Mer Egée	ok
	Automne	R Ionie	Ionie ravagée

3.8        République rhodienne

Traité d’amitié avec Sylla et Mithridate VI et les pirates crétois.

La république rhodienne a finalement admis l’émissaire de Zénon Cotylas après l’avoir mis en prison par erreur pendant quelques semaines. De son côté, l’ambassadeur de Rhodes a fait un aller-retour vers Nicomédie sans être reçu par le roi de Bithynie.

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Flotte rhodienne naviguant dans les Cyclades commandée par le navarque Rhododendron	Printemps	R Laconie	Laconie ravagée
	Eté	R Délos	Corruption réussie de la flotte marianiste (710/0), victoire et pillage de Délos
	Automne	M Mer Ionienne	Non. Rhododendron refuse de s’éloigner aussi loin de Rhodes.

3.9        Sinatruce, prétendant parthe

Traité d’amitié avec le roi Tigrane

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Sinatruce commande son armée en Perside composée en partie d’habiles archers perses.	Printemps	D1	ok
	Eté	D1	ok
	Automne	D1	ok

3.10    Gotarzès, prétendant parthe

Traité d’amitié avec le roi Mithridate

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Armée de Gotarzès en Médie dotée d’une puissante cavalerie mède.	Printemps	D2	ok
	Eté	D3	ok
	Automne	D3	ok

3.11    Arétas III, roi des Nabatéens

Traité d’amitié avec le roi Orodès

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Armée d’Arabie Pétrée avec Arétas III à sa tête	Printemps	D3	ok
	Eté	D3	ok
	Automne	D3	ok

3.12    Pirates crétois et ciliciens

Traité d’amitié avec le roi Mithridate et la république rhodienne.

Sylla a en revanche refusé de rencontrer – officiellement – l’envoyé du pirate Zénon Cotylas.

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Flotte pirate en Mer rhodienne sous les ordres de Zénon Cotylas	Printemps	D1	ok
	Eté	D1	ok
	Automne	D1	ok

3.13    Antiochos XII, roi séleucide

Traité d’amitié avec le roi Ptolémée

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Armée séleucide de Syrie commandée par Antiochos XII	Printemps	M Phénicie	Victoire sur les Hasmonéens
	Eté	Défense M Syrie	Victoire sur les Arméniens
	Automne	M Phénicie	ok

3.14    Alexandre Jannée, grand prêtre des Juifs

Traité d’amitié avec le roi Tigrane

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Armée hasmonéenne de Palestine sous les ordres d’Alexandre Jannée	Printemps	M Phénicie	Défaite face aux séleucides. Retraite en Palestine
	Eté	D0	ok
	Automne	D0	ok

3.15    Barbares et pirates en maraude

 

L’armée ou la flotte…	Saison	Ordre exécuté par le stratège	L’issue
Pirates sabéens prêts à fondre sur les navires lagides chargés de marchandises luxueuses	Printemps	-	-
	Eté	R	Route commerciale maritime de mer Erythrée impraticable !
	Automne	D0	Rien à signaler

4          Paroles royales, honneurs divins, évergétisme et autres raffinements coûteux

4.1        Les Grammatikoi à la Bibliothèque d’Alexandrie

Mithridate IV a montré sa compassion pour les victimes d’une grave épidémie en Eubée : il a fait un don très important au principal temple d’Asclépios, le dieu guérisseur à Cos et a rénové la cella du temple. Nicomède ne voulut pas être en reste et a construit sur ses fonds un éblouissant portique de style classique à Nicomédie.

 

Hélas pour eux deux, la lumière vint comme toujours d’Alexandrie et particulièrement de la Bibliothèque où les Grammairiens (grammatikoi) Ammonios, Zénodote, Dioclès et Appolodore viennent d’être nommés par le roi Ptolémée Philometos Soter. Aucune pièce en langue grecque, aucune poème un peu exigeant ne pouvait sortir et avoir une chance d’accéder aux meilleurs publics sans avoir eu l’assentiment des Grammatikoi.

4.2        Alliances et mésalliances

L’action de la flotte rhodienne contre Délos confirme l’alliance avec Lucius Cornelius Sylla. Ce dernier concrétise son soutien par une aide généreuse de 460 talents pour l’entretien de la flotte.

Zénon Cotylas est allé rendre visite à Ptolémée et en a soutiré 90 talents pour prix de sa nouvelle alliance. Les pirates ont mal vécu le faible soutien de Mithridate alors même que Lucullus les extermine en Pamphylie.

L’ambassadeur d’Antiochos XII a été reçu en grande pompe à Alexandrie et l’alliance entre les deux dynasties macédoniennes a été confirmée par un petit cadeau lagide de 110 talents.

Le roi Tigrane a toujours la confiance du grand prêtre Alexandre Jannée (don de 50 talents pour la consolidation d’un mur du Temple dont l’état délabré lamentait les Juifs). En revanche, le vieux Sinatruce a préféré se réconcilier avec son vague cousin Orodès et accepter le rôle de satrape – toujours très autonome – de Perside et Carmanie. (100 talents de subvention pour refaire les boucliers de toute l’armée satrapale). Le même Orodès garde toujours l’amitié d’Arétas. (une équipe complète d’astrologues babyloniens ira prédire pendant un an les meilleurs moments pour commercer, combattre et féconder à Pétra, tous frais payés par Orodès soit 60 talents).

Gotarzès qui se trouve bien seul au monde clame à qui veut l’entendre la grande estime que lui porte le jeune roi Macharès même si ce dernier n’a pas daigné rencontrer ses émissaires ni lui faire le moindre cadeau.

5          Le pouvoir par la lance

Pas peu fier d’avoir vaincu Mithridate en personne, Nicomède met sur pied une seconde armée à Byzance qu’il confie aux bons soins du stratège Theophraste de Caunos.

 

La grande armada lagide est enfin terminée et à flot aux larges de Salamine de Chypre, en mer intérieure! Un tel effort naval n’avait été donné depuis au moins un siècle par un Ptolémée. Le navarque Lichas d’Acarnanie, fils de Pyrrhos aura la mission de faire de cette flotte un instrument efficace au service de la dynastie. Nous allons voir qu’une occasion va se présenter.

 

Le satrape de Mésopotamie Orodate a été chargé de recruter une armée pour le compte d’Orodès et y a réussi.

 

En prenant sa place, Marius a lui aussi chargé son bras droit Lucius Valérius Flaccus d’une mission bien précise : recruter auprès des alliés une armée dévouée, soit en Chalcidique, soit en Illyrie. Ce sera donc en Illyrie.

6          Prévisions de votre diocète pour l’année prochaine

C’est vraisemblablement la mine défaite que les diocètes présenteront leur rapport pour l’année prochaine. Les perspectives économiques sont beaucoup moins prometteuses que l’année passée.

 

Le sécession de plusieurs provinces sans compter les épidémies en Eubée ne sont bien sûr pas neutres sur le plan financier pour le trésor du Pont. Paradoxalement, les faibles charges d’entretien militaire, conséquence des désastres en chaîne, compenseront largement ces pertes.

 

Chez le victorieux Marius, l’avenir économique est également morose. Une partie du Péloponnèse est ravagée, la Chalcidique est perdue et surtout le comptoir de Délos est déserté suite aux pillages et massacres de l’année. La mer est hostile à Marius et l’Italie est isolée de la presque totalité du monde grec.

 

Le commerce lagide avec l’Inde pourrait être menacé car des Sabéens venues du sud arabique infestent la Mer Erythrée et empêchent toute relation avec l’Ethiopie, l’Inde et l’Arabie, autrement que par le commerce caravanier arabe (nabatéen mais aussi sabéen tiens donc !).

Une solution apparaît aux savants du Musée d’Alexandrie pour éradiquer les Sabéens: il est possible de faire remonter les bâtiments de guerre au large de Chypre vers Alexandrie. Puis, du moins pour les bâtiments d’une taille égale ou inférieure à la trière, de faire remonter les navires sur un bras du Nil jusqu’au canal des Pharaons qui débouche en Mer Erythrée. Hélas, le périple est très long car il faut désensabler en plusieurs points. Si la flotte au large d’Alexandrie (et non de Chypre) commence son périple au début du Printemps, elle n’arrivera qu’en Automne en Mer Erythrée pour combattre les pirates. Même durée pour le retour. L’alternative est de construire une nouvelle flotte de guerre à Myos Hormos ou encore de renoncer aux plaisirs des produits de luxe (à moins de les acheter chez les Nabatéens ou chez Orodès)…

 

.

7          Qui est le nouvel Alexandre ?

L’année a été catastrophique pour le royaume du Pont. Tychè tournerait-elle le dos aux Mithridatides ? Macharès commence son règne sur des sujets dubitatifs ou démotivés. Souhaitons-lui de trouver l’énergie pour remonter tout ça !!!

Les autres figures du monde grec gardent le respect des foules. Marius est un peu victime de son arrivée tardive en Orient mais son retard est minime.

 

Roi	Prestige l’an passé	Céréales & Poissons	Vins, huile d’olive	Artisanat	Encens	Désastre ou victoire totale	Victoire sur les Romains	Pertes / Gains territoriaux	Capitale perdue ou prise	Phare de la Culture hellène	Prestige actuel
Orodès I	0	0	1	1	1	0		1			4
Sylla	0	0	1	1	1	0		1			4
Nicomède IV	0	0	1	1	1	1		0		0	4
Tigrane II	0	0	1	1	1	0		0			3
Ptolémée IX	0	0	0	1	1					1	3
Marius	0	-1	1	1	0	1		1-1			2
Macharès	0	-1	0	1	0	-2	0	-3		0	-5